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3 questions à Guillaume GRILLAT 

Tech Community Ambassador de DEEZER


Sa mission : développer et animer une communauté de talents en interne et en externe par l’organisation d’évènements autour de la Tech. Un objectif : aider chaque expert technique interne à Deezer à s’épanouir dans son travail, en l’aidant à acquérir de nouvelles connaissances, notamment par l'organisation de rencontres avec ses pairs issus de communautés externes à l’entreprise sur des formats événementiels variés (meetups, workshops, hackathons etc.). En bref, se rencontrer, partager et apprendre du retour d'expérience de l'autre.

Tech Community Ambassador de Deezer, plateforme d’écoute musicale aux 14 millions d'utilisateurs, Guillaume Grillat en est convaincu, les travailleurs indépendants sont au cœur de la transformation des entreprises et apportent des connaissances et un savoir-faire qui stimulent leur capacité à innover.

Comment se faire identifier par une communauté d’experts ? Quelles pratiques pour les attirer au sein de son entreprise ? Quelles sont leurs attentes ?

Pour JAM, il revient sur le défi du management des talents et de la gestion des compétences, notamment dans un contexte de rareté de ressources expertes.


  • En tant que Tech Community Ambassador chez Deezer, quels sont vos besoins et vos pratiques pour attirer des experts indépendants au sein de votre entreprise ?


Si nous ne sommes pas dans une logique de recours massif à des experts indépendants, nous avons néanmoins des besoins réguliers au sein des équipes tech chez Deezer (environ 200 personnes), auxquelles je suis directement rattaché. Parmi les profils auxquels nous faisons régulièrement appel, nous sollicitons des développeurs et des Quality Analysts dont la mission est de tester les innovations et fonctionnalités développées avant leur mise à disposition aux utilisateurs… Récemment, nous avons également fait appel à des spécialistes de l’architecture de données, en lien notamment avec le règlement général sur la protection des données (RGPD).

Une de mes missions en tant que Tech Community Ambassador est donc d’identifier les besoins des équipes puis de mettre en place un plan d’action pour attirer le bon professionnel qui va nous permettre de mener à bien le projet. Nous ne sommes donc pas dans une logique de communication massive, mais plutôt d’approche très ciblée des professionnels qui correspondent le mieux à nos besoins. Et ce n’est pas toujours simple dans le contexte de très forte concurrence et de guerre des talents auquel nous sommes confrontés. Pour y parvenir, je rencontre par exemple régulièrement des indépendants dans le cadre d’événements que nous organisons chez Deezer sur des thématiques directement liées à leurs pratiques et domaines d’expertises. Lorsqu’ils sont dans nos murs, il est essentiel qu’ils puissent échanger avec nos collaborateurs pour avoir la vision la plus concrète de ce qu’est la vie chez Deezer et ce qui peut faire la particularité d’une mission chez nous.

Un des enjeux pour nous en tant qu’entreprise est donc d’identifier et d’être identifié par une communauté d’experts correspondant aux profils recherchés. Pour se montrer attractive, l’entreprise va devoir montrer à cette communauté d’expert qu’elle la soutient, par exemple en sponsorisant un de leurs événements, en organisant des conférences les associant.


  • Selon vous, quelles sont les principales attentes de ces experts ?


En tant que recruteur, il faut avoir conscience que lorsqu’on fait appel à des indépendants, on n’est pas dans une logique de recrutement classique, pyramidale, où le recruteur  doit forcément avoir le dernier mot. C’est une relation équilibrée et l’idée est de trouver un intérêt commun, de passer un accord où chacun aura la conviction d’avoir trouvé la bonne personne et le bon projet.

Mon expérience m’a montré que bien souvent, ces experts souhaitent s’intégrer dans une « communauté de pratiques », afin de se challenger sur leurs expertises. Cette logique d’apprentissage permanent et de partage est souvent très présente chez les experts qui rejoignent nos équipes composées de développeurs avec des niveaux de maturités souvent différents sur des technologies particulières. Et nous souhaitons favoriser ces échanges et ce partage, en organisant régulièrement des événements internes, parfois animés par des indépendants sur des sujets et des technologies pas toujours directement liées à notre activité. D’ailleurs, il m’arrive souvent de décrire une de mes fonctions comme étant un facilitateur d’échange et de rencontre.

Au-delà de ces aspects, il y a également la volonté de rejoindre un environnement assez différent en termes de tailles des effectifs de l’organisation, de technique, de culture… une des motivations peut également être la marque Deezer qui évidemment est forte, le fait que ce soit un service musical qui s’intègre dans le quotidien des gens et qui peut faire sens avec leurs centres d’intérêt… Mais très souvent, c’est bien la logique de compétences et de savoir-faire qui prédomine.


  • Quels conseils donneriez-vous à des indépendants souhaitant se « démarquer » ?

           Vous parlez de « relation équilibrée », pouvez-vous développer ?


Un indépendant, c’est une individualité qui va se révéler dans un collectif en apportant un savoir-faire et qui va s’intégrer dans une culture et une organisation préétablie. Il va donc devoir s’adapter à un contexte, tout en apportant son expertise. Dès les premiers contacts, une des principales qualités d’un indépendant est selon moi sa capacité à rester transparent sur son savoir-faire et à ne pas se survendre. Mais c’est également valable pour nous en tant qu’entreprise, nous n’avons aucun intérêt à survendre notre projet.

Ensuite, il est selon moi essentiel que les indépendants soient pleinement intégrés aux équipes et à la vie quotidienne de l’entreprise. Nous avons chez Deezer une approche à taille humaine car nous n’avons pas recours à un nombre démesuré d’indépendants (généralement une dizaine). Cela veut dire que les experts qui travaillent avec nous ne sont pas sur un plateau de freelancing, ils participent au quotidien des équipes avec exactement les mêmes rythmes de production. Ce n’est qu’un exemple, mais nous mettons en place des « sprints de production », une phase de 15 jours sur laquelle on définit des objectifs à réaliser. Chacun avance de son côté en définissant chaque jour des micros objectifs à réaliser. Tous les matins, une réunion est organisée avec les indépendants où chaque membre de l’équipe présente ce qu’il va réaliser dans la journée. Pour nous il ne doit pas y avoir différents niveaux d’intégration, tout le monde doit avoir le même degré d’information sur les projets.

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